Rencontre entre les jeunes et le professeur Yadh ben Achour
La cité scolaire à eu l'honneur d'accueillir Yadh ben Achour pour une conférence.
Il a été accueilli par ces mots, retranscrits ici afin que vous puissiez mieux connaître son parcours et son travail :
Vous êtes juriste universitaire et professeur spécialisé en droit public interne et international. Vous êtes actuellement membre de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts ainsi que membre du Comité des droits de l’Homme des Nations unies. Après la Révolution de 2011 en Tunisie, vous avez été notamment désigné président de la Haute Instance de réalisation des objectifs de la révolution, dont la mission principale était de préparer les élections de l’Assemblée nationale constituante.
Cette année, vous êtes professeur au Collège de France sur la Chaire annuelle Mondes francophones où pour mieux questionner le problème juridique des révolutions vous parcourez le labyrinthe de leur histoire. Ainsi vous dépassez le cadre des révolutions européennes ou américaines pour l’agrandir avec les révolutions qui ont fait l’histoire ancienne et moderne du monde musulman, africain ou arabe.
Car il s’agit bien de penser une espérance politique alors même que notre actualité nous plonge dans des périls sans précédents, que ce soient les enjeux climatiques, la crise de certaines institutions ou la résurgence et l’aggravation de certaines formes d’autoritarisme à travers le monde.
Mais aussi grands semblent ces obstacles, aussi nombreuses, imaginatives et têtues sont pourtant les révoltes qui traversent notre monde contemporain.
C’est ainsi que vous portez une attention particulière aux révolutions arabes de 2011, notamment en Tunisie, en Algérie, en Syrie, au Yémen, en Egypte, en Libye, - révolutions qui se poursuivent aujourd’hui même avec le Hirak en Algérie, avec les soulèvements en Irak et au Liban, et avec la révolution de 2018 au Soudan où les manifestations ont toujours lieu à l’heure où nous parlons. Autant d’exemples où les peuples jettent à la face d'un pouvoir qu'ils estiment injuste le risque de leur vie et préfèrent le risque de la mort à la certitude d'avoir à obéir.
Toutes ces révoltes ne sont-elles que des étincelles sans lendemain ? Bien sûr que non et tout votre travail prouve le contraire : que les révolutions portent un mouvement profond qui ne meure pas et que même les échecs ne peuvent arrêter ce mouvement long aux formes imprévisibles.
Ainsi vous défendez et démontrez que la démocratie pour laquelle les peuples se battent n’est pas qu’un mot, n’est pas qu’un régime comme un autre, mais qu’elle -et elle seule - trouve une norme universelle, en répondant à un principe existentiel : dire non à la souffrance.
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